Le Musée de Cotroceni

Interview avec  Madame Andreea TIOC (Source : Roumanie-Romania Magazine)

Rédaction : Madame Andreea Tioc, par l’élégance que vous affichez, votre intégration dans le cadre du Musée National Cotroceni est remarquable. Quelle est votre activité ?

Mme Tioc  : Je travaille ici depuis 3 ans et demi comme référent de spécialité, ce qui veut dire que j’assure la fonction de guide en roumain, français, espagnol et anglais.

En même temps, je participe à toutes les activités organisées à ce musée, j’aime bien ce que je fais ici et j’essaye donc de m’intégrer dans ce cadre du musée de Cotroceni.

Rédaction  : Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur l’origine de cet endroit ?

Mme Tioc  : Le Musée Cotroceni, qui sort en évidence par sa beauté, est un musée qui tire ses racines dans la période médiévale, plus précisément au XVIIème siècle.

La partie médiévale, c’est-à-dire l’église et le monastère Cotroceni, qui se trouvent dans l’intérieur de l’ensemble Cotroceni, ont été construits par l’ordre du prince roumain Serban Cantacuzino (1678-1688).

Il y a une légende qui dit que, au moment où le voïvode Serban Cantacuzino était chassé par les ennemis turcs, il s’était mis à l’abri de la forêt de Cotroceni. C’était un très bon endroit pour se cacher, donc, il avait promis à Dieu que s’il sortait vivant, il ferait construire un monastère et une église. C’est exactement ce qui s’est passé en 1679.

En même temps la légende dit que le prince roumain a eu une sombre vision liée à la prochaine construction, c’est pour cela, qu’avant de mourir, ses derniers mots (qui sont inscrits sur le frontispice de l’église) ont été : « Celui qui fera du mal à cette église, mourra à la veille du Noël »

Cette église est en réalité une copie de celle d’origine qui a été démolie suite à l’ordre de Nicolaie Ceausescu en 1984 et, comme tout le monde le sait bien, Ceausescu fut mort à la veille du Noël 1989. C’est comme ça que la légende devient réalité.

Rédaction  : Quelles personnalités de l’histoire de la Roumanie ont eu leur résidence à Cotroceni ?

Mme Tioc  : Tout d’abord, c’est la famille de Cantacuzino, le prince Serban Cantacuzino, ensuite Constantin Brancoveanu et, le dernier prince roumain qui a habité dans les maisons du monastère de Cotroceni, Alexandru Ioan Cuza. Il faut aussi mentionner les rois de la période moderne : Carol I de Hohenzollern-Sigmaringen, Ferdinand de Hohenzollern-Sigmaringen (le neveu du Roi Carol I), Carol II et, le dernier, le roi Mihai qui y est resté pour une courte période.

Rédaction  : Quels styles architecturaux on peut voir à Cotroceni ?

Mme Tioc  : Il s’agit de nombreux styles, des styles mélangés. Au début, en 1893, on avait suivi les plans de l’architecte français Paul Gottereau.

Il y a plusieurs styles à Cotroceni et cela est tout à fait normal. Evidemment, Carol et Ferdinand, vu leur origine germanique, ont promut un style sobre, par excellence un style baroque, ce qui est en contraste avec le style « Art Nouveau » qui plaisait à la Reine Marie, à côté d’influences architecturales et celtiques. Il ne faut pas oublier le très beau style brancovenesc, utilisé par l’architecte Grigore Cerchez dans la construction de la nouvelle aile du palais, entre 1913-1915.

Rédaction  : Une des plus fameuses personnalités féminines de la Roumanie, la Reine Marie, a toujours habité à Cotroceni ? Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur cette reine ?

Mme Tioc  : La Reine Maria a été une personne excentrique, un très fort caractère qui a imposé un style propre. D’ailleurs, elle était une femme indépendante et une très bonne diplomate. Elle a beaucoup aimé les traditions d’Ecosse, son pays natal, mais elle a aussi aimé et apprécié les costumes populaires roumains. On peut la considérer comme une vraie roumaine ; elle restera dans les pages de l’histoire comme la femme du roi Ferdinand, qui a réalisé « Marea Unire » (la grande union) en 1918 quand la Bessarabie, la Bucovine et la Transylvanie reviennent à la patrie-mère. Le Roi Ferdinand et la Reine Maria seront appelés « le Roi et la Reine de tous les roumains ».

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