Les langues parlées en Roumanie
La grande majorité de la population (85 %) parle le Roumain, qui est la langue officielle. Les autres langues sont celles des minorités composant la population : le hongrois, le Rom, lallemand, le turc et le yiddish. Les articles 6 et 32 de la Constitution de 1991 reconnaissent aux minorités linguistiques le droit d'employer librement leur langue. De même, ces derniers peuvent bénéficier d'un dun enseignement dans leur langue maternelle.
Le Roumain parlé par les habitants des pays limitrophes se nomme le daco-roumain. Il concerne environ trois millions de personnes en République de Moldova, soit 70 % de la population du pays et plus de neuf millions de Roumains vivant en Serbie, en Croatie, en Hongrie et dans le reste du monde. Dans le reste des Balkans, quelques centaines de milliers de personnes parlent encore le macédo-roumain (ou aromanien). Le mégléno-roumain subsiste en Grèce, au nord-ouest de Salonique, de même que l'istro-roumain, au niveau de la péninsule istrienne de Croatie.
La francophilie roumaine est historique, mais elle tend à s'estomper au profit de l'anglais, surtout chez les jeunes. Selon le Conseil de la Francophonie, dont la Roumanie est membre, le français est compris par mois de trois millions de Roumains et parlé par près d'un million d'entre eux.
Près d'un million d'élèves roumains étudient chaque année le français. Malgré l'intérêt croissant pour l'anglais, la langue de Molière reste l'une des toutes premières langues étrangères enseignées. Le français représente une vraie langue de coeur en Roumanie.
Les premiers contacts diplomatiques entre les principautés roumaines et la France datent de la fin du XVIe siècle. Mais c'est par l'intermédiaire des princes phanariotes que l'influence de la civilisation et de la culture française fut introduite durablement dans les pays roumains. A la fin du XVIIIe siècle, par exemple, le français est introduit comme discipline obligatoire à côté du grec et du latin notamment à l'Ecole Supérieure de Bucarest. De plus, il devient courant, dans les familles princières de Valachie et de Moldavie, de faire appel à des précepteurs français et, dans les familles de boyards, d'envoyer leurs fils poursuivre leurs études universitaires en France. Des relations commerciales s'établirent, au même moment, avec la fondation d'une maison de commerce française dans beaucoup de villes valaques. Enfin, les idées progressistes répandues par la Révolution française de 1789 et le Mouvement de Février 1848 ont eu un large écho chez les Roumains et ont contribué au renforcement de leur sentiment francophile. Il faut savoir, en outre, que la plupart des étudiants roumains à Paris faisaient partie du "cercle révolutionnaire roumain", organisé par Jules Michelet. On y retrouve des personnalités tels que Alexandru Ion Cuza, Mihai Kogalniceanu ou Nicolae Balcescu. Et l'élan que les Roumains ressentent pour la France de Napoléon III, à qui la Roumanie doit son unité et son indépendance, est le fondement d'une francopholie que l'académicien Paul Morand décrit en ces termes : "Alors éclatèrent les premiers symptômes de cette passion que la Roumanie ne cessera de nourrir pour la France".
Faire partie du "club international" de la Francophonie (depuis 1993), est une façon de s'affranchir de leurs anciens alliés et une occasion de se rapprocher de la France. En effet, le regain d'intérêt pour la langue française aujourd'hui s'inscrit dans une politique étrangère globale visant le désenclavement du pays, ainsi qu'un solide arrimage à l'Europe Occidentale. Cette appartenance encourage, en outre, le développement économique de la Roumanie, et tout particulièrement les échanges commerciaux avec la France.
Le Hongrois est courant dans les régions de Transylvanie à forte minorité magyare. L'Allemand est également souvent compris en Transylvanie.
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Les Roumains sont parmi les meilleurs linguistes étrangers en Europe, selon Eastern European Translators Association. Selon la même source, 60 % des Roumains parlent une langue étrangère, en général l’anglais. 25 % d’eux parlent deux langues étrangères (anglais et français en général), et près de 5 % parlent plus de deux langues.