Les Roumains sont croyants et relativement pratiquants. Environ 80 % des Roumains se retrouvent dans les valeurs de l'Eglise, la proportion étant presque la même pour les jeunes. Quinze cultes religieux sont reconnus et aidés par l'Etat en Roumanie. Les représentants des différentes religions élisent leurs organes de directions et nomment leurs ministres de culte, sans ingérence de l'Etat.
La Constitution communiste garantissait la liberté religieuse, mais sous certaines conditions. Ainsi, les Eglises ne pouvaient-elles pas diriger décoles, exception faite des séminaires. Désormais, les Roumains de toutes religions peuvent de nouveau se vouer à leur culte, à l'image de l'ancien président Constantinescu, qui affiche des icônes orthodoxes dans son bureau.
Le patriache Daniel de Roumanie
Avec plus de 85 % de croyants, lOrthodoxie domine nettement. En Valachie et en Moldavie, les Roumains de religion orthodoxe représentent la quasi-totalité de la population. L'Eglise catholique (de rite latin) est puissante en Transylvanie où elle compte plus de mille Eglises et plus d'un million de fidèles, soit 5 % de la population du pays. La majorité des croyants sont d'origine hongroise ou saxonne.
Une partie des roumanophones de Transylvanie sont uniates. Ces catholiques de rite grec, parfois appelés chrétiens orientaux, avaient été réunis par la force aux orthodoxes par le régime communiste. Ils souhaitent désormais récupérer leurs Eglises, ce qui crée des tensions avec les orthodoxes. Les Roms ne possèdent pas de religion spécifique, mais ils se distinguent par leur superstition, teintée de fatalisme. En Roumanie, leurs pratiques religieuses se rapprochent de l'orthodoxie.
Regroupant environ 5 % de la population, la Communauté Protestante est active en Roumanie, principalement en Transylvanie. Née de la Réforme au XVIe siècle, elle se décompose en Eglises traditionnelles, luthériennne et réformée. L'Eglise luthérienne se caractérise par des services religieux uniques, dont les chorales sont chantées en allemand et accompagnées à lorgue. Les Eglises "Néo-Protestantes" (Adventiste, Baptiste, Pentecôtiste...) connaissent un succès important auprès de populations rurales, déçues par les abus du clergé orthodoxe. Ce phénomène est à relier à celui de l'émergence des sectes, dont une par semaine en moyenne se crée depuis 1989. D'autres Eglises chrétiennes existent, liées aux appartenances ethniques comme l'Eglise Arménienne ou les Chrétiens de Rites Ancien (populaire chez les Lipovènes).
Comptant à peine 50 000 croyants, l'Islam n'est présent que le long de la Mer Noire, résultat de l'occupation de la Dobroudja par les armées turques à partir du XIV° siècle. Il s'agit de sunnites répartis entre Turcs, venant essentiellement d'Anatolie, et de Tatars (la Horde d'Or). La communauté juive, qui a été décimée sous l'Holocauste et a vu les survivants émigrer vers Israël à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, ne représentent qu'environ 20 000 personnes.