L'histoire moderne de la Roumanie commence à partir de la fin de l'époque phanariote, avec la révolution de 1821, conduite par Tudor Vladimirescu pour la lutte de libération sociale et nationale. Ce dernier exprimait les aspirations de la petite et moyenne paysannerie opprimée, aspirations que l'on retrouve dans le Manifeste de Pades. A la tête d'une armée de paysans, il occupa plusieurs villes d'Olténie et marcha sur Bucarest. Cependant, les Ottomans mirent un terme de façon violente à cette insurrection.
Malgré son échec, l'insurrection précédente contribua à entretenir un climat révolutionnaire. De plus, entre temps, le traité d'Andrianople (1828) fit passer la Moldavie et la Valachie sous influence russe. L'occupation russe donna aux principautés roumaines leur premiére constitution sous forme des Réglements Organiques et la modernisation fut le mot d'ordre. Enfin, l'ouverture vers l'Occident favorise la diffusion des idées révolutionnaires. Un programme révolutionnaire commença alors à se formuler : union des pays roumains, indépendance nationale, abolition du servage, libertés sociales ou distribution des terres aux paysans étant des idées récurrentes.
C'est en Moldavie que le vent de liberté de 1848 souffla d'abord, avec le rassemblement de Iasi (8 avril) - où l'on trouve des intellectuels et personnalités tels que Mihai Kogalniceanu et Alexandru Ioan Cuza - qui fut sévérement réprimée. En Valachie, les révolutionnaires - dont fait partie Nicolae Balcescu - obtinrent la reconnaissance des gouvernements provisoires d'Islaz et de Bucarest par le prince régnant et l'abdication de ce dernier. Un nouveau drapeau national, bleu-jaune-rouge, fut adopté, portant la devise "justice et fraternité". Cependant, l'intervention armée des Ottomans et des Russes força le gouvernement provisoire à un compromis.
En Transylvanie, le mouvement révolutionnaire fut plus complexe : les aspirations sociales étaient liées aux aspirations nationales, du fait des liens avec la révolution hongroise. Dans un premier temps, les Roumains de Transylvanie envisagérent favorablement les principes des révolutionnaires hongrois qui venaient de prendre le pouvoir à Budapest. Mais lorsque ces derniers voulurent annexer le principat sans les consulter, ils se réunir à Blaj pour revendiquer des droits nationaux égaux à ceux des autres nationalités, l'autonomie des églises roumaines, le droit de l'usage de la langue roumaine, l'abolition du servage, .... Les paysans roumains des monts Apuseni conduits par Avram Iancu tentérent alors par la lutte armée de défendre la cause de la nation roumaine mais échouérent finalement. Une politique de magyarisation forcée et de discrimination fut instaurée et le pays intégré au royaume de Hongrie.
Aprés la défaite russe dans la guerre de Crimée en 1856, le traité de Paris annule le protectorat du Tsar sur les principautés qui passent sous garantie européenne. En 1858, les Grandes Puissances décident que les princes seront élus par des assemblées spéciales et approuvés par le Sultan et c'est ainsi qu'un ans plus tard, Alexandru Ioan Cuza réunit les trônes de Valachie et de la Moldavie. La Roumanie naissait alors sous la forme d'une union personnelle de deux principautés vassales du Sultan. Débuta alors une période de modernisaton de la société et des structures de l'état. En 1862, la nation roumaine prit officiellement le nom de Roumanie et Bucarest devint sa capitale.
En 1866, le prince prussien Charles de Hohenzollern (Carol I) fut intronisé prince de Roumanie. Aprés la guerre russo-turque de 1876-78, la Roumanie voit enfin son indépendance reconnue au Congrés de Berlin de 1878. Le royaume gagne une partie de la Dobroudja rétrocédée par l'Empire Ottoman et la Russie.