D'aprés des données approximatives de 1920, la Roumanie couvrait alors 295.000 km2, soit une augmentation de plus du double par rapport au royaume d'avant-guerre et comptait une population de 15.500.000 habitants dont 70% se reconnaissaient Roumains. Pour assurer l'intégrité du pays, Bucarest s'est attachée à contrer les revendications territoriales de ses voisins par des alliances (Petite Entente avec la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie en 1921) et par une politique extérieure astucieuse menée par Titulescu. Mais, le nouveau tracé des frontières introduisit de nouvelles nationalités et des institutions sociales et politiques différentes au sein de cette Grande Roumanie favorisant la poussée de l'antisémitisme et la discrimination envers les minorités ethniques : dans les années 30, la Garde de Fer de Codreanu devint le plus grand parti nazi des Balkans, avec dans ses rangs beaucoup de paysans mis à mal par une lourde taxation et par des réformes agraires mal gérées.
De plus, le boom économique qui favorisa l'essor industriel du pays s'accompagna d'agitations de la part du parti communiste. Cette instabilité intérieure du pays aboutit, en avril 1938, à la dictature du roi Carol II qui suspendit la Constitution de 1923 et se rapprocha du IIIe Reich. Un accord commercial de dix ans fut alors signé avec l'Allemagne permettant à cette dernière de profiter des grandes ressources naturelles du pays.
Rubrique liée