Aprés la chute de la France, en mai 1940, la Roumanie se retrouva isolée Europe ; presque tous ses voisins (Bulgarie, Yougoslavie, Tchécoslovaquie, Hongrie) étaient sous la coupe nazie. Débutent alors quatre années de crise caractérisées par des abandons successifs. La Roumanie est divisée intérieurement et est menacée dans sa sécurité par l'expansion allemande et celle de l'Union Soviétique. Deux capitulations territoriales interviennent en 1940 : le 26-28 juin par utimatum, Moscou exige et obtient la Bessarabie et la Bucovine septentrionale puis, le 30 août, Hitler oblige, par le "Diktat de Vienne", la Roumanie à céder le nord de la Transylvanie aux fascistes hongrois de Horthy.
L'échec du gouvernement royal à interdire le démantélement du pays et la pression de l'extrême-droite oblige Charles II (Carol II) à appeler le général Ion Antonescu le 5 septembre 1940. Dans ce contexte de crise, le roi abdiqua laissant sur le trône son trop jeune fils Michel (Mihai) mais c'est le Conducator, titre donné à Anonescu, qui exerça le réel pouvoir. Le pays accepta alors un mode de reconstruction autoritaire et une adhésion à l'Europe de l'Axe.
La Roumanie choisit alors l'alliance avec l'Allemagne et se retrouve amenée à s'associer à la guerre germano-russe. La guerre commencée en 1941 préfigura de grande revanche : la Bessarabie et la Bucovine du Nord sont libérées et les troupes roumaines poursuivent jusqu'à Stalingrad. Mais le vent tourne et l'action militaire aux côté de l'allié nazi est de plus en plus contesté au sein même de l'armée. Les partis démocratiques rentrés en résistance prennent contact avec les Alliés.
Le roi Michel renverse alors le Conducator le 23 août 1944. Le lendemain, comme on peut le voir en titre du journal ci-contre, la Roumanie rejoint les forces Alliées : ses 265.000 soldats vont alors participer à la libération de la Hongrie, reprennant la Transylvanie au passage et marcher sur Berlin avec l'armée soviétique : revanche sur l'hégémonie allemande.
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