A la chute en décembre 1989 de la « dictature personnelle » de Ceausescu succède une crise économique caractérisée par une baisse du pouvoir d'achat de 40 % entre 1990 et 1993 et par le gonflement de la dette extérieure à un montant d'environ 2,4 milliards d'euros. Léconomie roumaine a doublement été pénalisée par le lourd héritage des choix économiques du régime de Ceaucescu _autarcie et remboursement de l'endettement externe _ et par le manque d'expérience et les mauvais choix des responsables politiques quant à la gouvernance en économie de marché.
En 1992, le gouvernement choisit un programme de libéralisation en quatre ans, marqué par une évolution "à petits pas" vers léconomie de marché, avec notamment l'accélération de la privatisation et des restitutions et l'ouverture aux investissements étrangers. Certaines subventions sont supprimées, les taux dintérêt rendus libres et les taux de change flexibles. La croissance est atteinte dès la fin de 1993 et linflation diminue, mais la baisse du niveau de vie provoque des mouvements sociaux. Le gouvernement poursuit ses mesures de libéralisation avec l'aide du FMI en 1994, en mettant notamment en liquidation des entreprises non rentables, mais les résultats se déteriorent dès l'année suivante.
En 1996, le gouvernement d'Emil Constantinescu met en place un programme de stabilisation économique, sous l'impulsion du FMI. La libéralisation des prix et des changes, la politique monétaire rigoureuse et les réductions des subventions ont pour conséquence d'exacerber le malaise social et politique régnant dans le pays. En définitive, les réformes structurelles ne furent pas engagées, l'inflation resta élevée et les finances publiques se dégradèrent.
Entre la fin des années 1990 et le retour au pouvoir du Président Iliescu, la Roumanie est passée du statut d'un pays à risque à celui d'une économie émergente. Après trois années de sévère récession, le pays renoue avec une croissance moyenne de plus de 4 %. Le Gouvernement s'est engagé à améliorer lenvironnement macroéconomique des affaires, favoriser les investissements étrangers, assainir les finances publiques, réduire linflation, poursuivre la restructuration du secteur bancaire et les réformes structurelles. La semaine de travail a été ramenée de de quarante-huit à quarante heures, afin de pallier le problème du chômage.